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2-UCAC-Affiche-colloque-International-Avril-18-20-2023

COLLOQUE INTERNATIONAL
Organisé par
L’IPIS, le GRITA, le CERAQI, l’UFD-ESS, la FSJP, le DDC et l’IUI
En collaboration avec le Conseil Scientifique de l’UCAC

THÈME :
Logiques du corps, dynamiques sociales et devenir de l’humain en Afrique

18-20 avril 2023
Yaoundé, Université Catholique d’Afrique Centrale

UCAC : Université Catholique d’Afrique Centrale IPS : Institut des Politiques et Initiatives Sociales
GRITA : Groupe de Recherche Interdisciplinaire en Théologie Africaine CERAQI : Centre de Recherches Africaines et Questions Interculturelles UFD-ESS : Unité de Formation Doctorale de l’École des Sciences de la Santé FSJP : Faculté des Sciences Juridiques et Politiques
DDC : Département de Droit Canonique
IUI : Institut UCAC–Icam (Institut Catholique d’Arts et Métiers)

Argumentaire

Le corps est-il tombé dans l’oubli ? Peut-on décrypter et saisir, en mode apodictique, la problématique du corps à l’heure actuelle, notamment en Afrique noire ? Dans quelles mesures et sous quelles conditions ? Que dire du corps et comment penser le corps dans un contexte contemporain marqué par la montée des crises et l’enflure de l’incertitude quant à la vie et à l’avenir de l’humain ? Le corps est-il en retrait ou a-t-il investi les principaux champs où se détermine et se réalise l’existence des hommes et des femmes dans le monde actuel ? Ces interrogations nous portent vers la découverte des défis et enjeux du corps en contexte contemporain, plus spécialement en Afrique.

Dans cet ordre, on découvre que la problématique du corps constitue une véritable préoccupation pour les personnes et les sociétés ; elle occupe leur quotidien. À propos, voici le constat que faisaient, il y a quelques années déjà, Jacques Lacroix et Jean Viard : « le corps est à la mode. Les publicités nous en abreuvent : maigrir, grossir, bronzer sont parmi les préoccupations essentielles de millions d’individus [notamment en Occident]. La pratique de sports solitaires dégagés de tout esprit de compétition envahit nos loisirs. L’homme d’affaires troque son ventre bedonnant contre un bronzage permanent, le corps épanoui de la femme-mère est dévalorisé par celui, à peine formé des mannequins »1. Dans cette logique, on peut affirmer, sans exagérer, que la réalité du corps reste bien visible et est foncièrement de mise dans les dynamiques sociales ainsi que les pratiques socioculturelles.

Dans l’émergence, le durcissement et même le rétrécissement de la modernité (occidentale), avec son invention, ses versions et inversions en Afrique, le registre du corps semble assez présent et prégnant. Il enveloppe les lieux et investit les liens sociaux. Le corps prend corps, dans toute sa potentialité, dans les pratiques et les cultures des peuples et nations d’Afrique noire. Il occupe une place décisive dans leur monde-vécu-ordinaire. De même, il enveloppe leur imaginaire et rejoint le sens de leur présence-au-monde ainsi que la quête de leur accomplissement historico-temporelle. À travers les différents rites et les multiples pratiques qui lui sont consacrés et qui lui confèrent une authentique consistance, le corps participe largement à la détermination du sens de la vie et à la réalisation de la destinée des peuples locaux.

À ce niveau, il faut signaler que les approches théoriques du corps humain restent complexes. La problématique du corps semble se dilater à l’infini. Des caractérisations et considérations diverses existent au sujet du corps. Elles couvrent les plans physique, biologique, psychologique, anthropologique, sociologique, politique, socio-économique, juridique, éthique, philosophique, théologique, technoscientifique, thérapeutique, symbolique… Les rhétoriques, les analytiques, les théorétiques, les herméneutiques et même les critiques concernant la factualité de la corporéité suivent une courbe heuristique hétérogène qui peut être appréhendée en mode binaire. Celle-ci se trouve constituée de couples de notions antagoniques, dynamiques et complémentaires. Elle convoque et engage, entre autres, la dimension matérielle et la dimension spirituelle, le niveau physique et le niveau psychologique, le registre personnel et le registre social, les lieux traditionnels et les lieux modernes, l’espace structurel et l’espace culturel, la perspective identitaire (ipséité) et la perspective relationnelle (altérité), la facture humaine (anthropo-culturelle) et la facture divine (symbolico-religieuse)…

Les investigations du présent Colloque international organisé par l’Institut des Politiques et Initiatives Sociales (IPIS, de la Facultés de Sciences Sociale et de Gestion), le Groupe de Recherche Interdisciplinaire en Théologie Africaine (GRITA, de la Faculté de Théologie), le Centre de Recherches Africaines et Questions Interculturelles (CERAQI, de la Faculté de Philosophie), l’Unité

de Formation Doctorale (UFD, de l’École des Sciences de la Santé), la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques (FSJP), le Département de Droit Canon (DDC) et l’Institut UCAC-ICAM (Institut Catholique d’Arts et de Métiers), en collaboration avec le Conseil scientifique de l’UCAC entendent, à partir de différentes angulations, rejoindre ces lieux multiples et saisir ces jeux variés de la corporéité. Elles vont opérer en mode interdisciplinaire et multidisciplinaire, pour déterminer la factualité et la densité du corps, spécifier ses configurations et ses fonctions, délinéer ses figures réelles et imaginaires… Il s’agit de décrypter les discours, les élaborations théoriques, les pratiques et consorts, concernant la réalité corporelle, son épaisseur, son impact dans l’organisation des sociétés/communautés vivantes ; ses jeux et enjeux dans la quête d’accomplissement des individus et des collectivités en Afrique ; ses limites et perspectives dans la (re)-qualification de l’humain et la préservation de son identité, eu égard à l’élan des technosciences et des néo-sciences en contexte contemporain.

Les travaux du Colloque se pencheront aussi sur les questions éthiques, politiques et juridiques inhérentes à la réalité corporelle. En outre, ils convoqueront les structures, les organismes, les organisations non-gouvernementales et autres associations qui opèrent au quotidien à la protection et à la préservation de la dignité du corps. Les perspectives thérapeutiques et médicales vont constituer le point d’orgue et clore les parcours heuristiques engagés durant le Colloque.

Axe 1. Corps humain, rites, symbolismes et représentations sociales

Le 1er Axe porte sur les rites, les pratiques, les représentations et différents symbolismes inhérents au corps humain en contexte local. Il veut saisir les façons de faire, les manières de dire, les modes de présenter et les modalités de représenter le corps dans les univers africains. Il s’agit de décrypter la texture et de spécifier la facture du corps dans la mesure où il peut être imprimé, s’exprimer et se greffer dans le réel. Le corps humain peut être profondément métamorphosé. Il se transmue en un objet façonnable à l’infini. Il devient une matière à même d’être modelé, modifié et transformé, dans des buts artistiques, politiques, économiques, religieux… L’Axe initial du présent Colloque va déterminer les logiques du corps et présenter les pratiques socio-culturelles et anthropologiques immanentes au corps au sein des sociétés locales.

Axe 2. Philosophies et théologies du corps

Le 2ème Axe veut percer le mystère du corps et illustrer sa factualité d’un double point de vue philosophique et théologique. Il s’agit, avant tout, de saisir la substance corporelle dans la dialectique du dualisme âme-corps ainsi que du pluralisme anthropologique expérimenté et exprimé en Afrique dans diverses cultures et par différents penseurs, dont Meinrad Hebga qui reste un pionnier dans ce genre d’investigations. Il s’agit aussi d’accéder à l’essence de la corporéité à travers sa phénoménalisation ; de penser le corps humain au-delà de sa constitution biologique et de sa présentation physique. Les Contributeurs de cet Axe vont également thématiser la corporéité en relation avec l’horizon divin. Ils vont évoquer les dynamiques ecclésiales et analyser les pratiques spirituelles ayant accompagné les approches du corps dans l’histoire des traditions religieuses.

Axe 3. Gouverner, encadrer et protéger le corps humain : entre éthique, politique et droit

Le 3ème Axe du Colloque nous plonge dans les problématiques éthiques, politiques et juridiques immanentes au corps. Il s’agit de penser le corps dans le circuit du gouvernement ; d’opérer à l’épanouissement du corps en suivant les institutions et instructions politiques, les principes éthiques ainsi que les règles juridiques. En général, les instruments politiques, les orientations éthiques et les dispositions juridiques, à même de contribuer à l’accomplissement des êtres humains dans leur corps, existent. Cependant, ils ne sont pas assez utilisés ou sont obnubilés à dessein. Aujourd’hui, il est impérieux de procéder à un réel gouvernement politique, à un véritable encadrement éthique et à une authentique protection juridique du corps. Les actions et réactions des différents organismes et des diverses associations face aux violences faites au corps devraient nous éclairer à propos.

Axe 4. Corps, technosciences et avenir de l’humain

Le 4ème Axe du Colloque international est consacré aux problématiques technoscientifiques inhérentes au corps humain. Les technosciences, les néo-sciences, les nano-bio-info-cogno-sciences (NBIC) ont procédé à un véritable bouleversement des approches de la science et des codes de la vie humaine. Dans leur sillage, on assiste à l’émergence de l’homme réparé, de l’homme augmenté, de l’homme amélioré. Il s’agit de métamorphose et de transformation profonde de la structure physique de l’être-humain, et même de quête de modification totale de son identité corporelle. Que faire face à l’effervescence des recherches scientifiques autour du corps ? Quels seraient l’identité et l’avenir de l’être humain dans la montée exponentielle de l’individu scientifiquement (re)-modelé ? Les investigations de cet Axe vont tenter de répondre à ces interrogations et à d’autres du même genre.

Axe 5. Corps meurtris, corps soignés et corps guéris – perspectives thérapeutiques et pratiques

L’Axe ultime du Colloque va se pencher sur les problématiques thérapeutiques, médicales et de la prise en soin du corps en contexte africain. Il s’agira de décrypter les situations de meurtrissures et de traumatismes du corps ; d’analyser les modes, les modalités et les techniques utilisés pour les soigner, les prendre en charge et les guérir. Cet Axe s’ouvrira également aux questions cruciales qui concernent les organes humains, leur prélèvement pour des besoins de soins des personnes et de la recherche médicale ; mais aussi pour des buts sacrificiels et criminels. Les investigations pourraient expliciter également les perspectives et enjeux des médecines endogènes, des modèles et pratiques thérapeutiques traditionnels africains au sujet du corps.

Des propositions regroupant d’autres aspects non indiqués dans ces Axes mais permettant de discuter des logiques du corps, notamment en Afrique noire, sont également les bienvenues.

Publication et mise en ligne : 31 Juillet 2022
Modalités et délais de soumission des propositions :

Les propositions de contributions ne doivent pas excéder une page (Police : Times New Roman ; Taille : 12 et Interligne : simple). Elles doivent indiquer clairement le titre de la communication, l’axe dans lequel s’insère la proposition, la problématique, la méthodologie qui sera employée ainsi que les grandes articulations du plan de la future communication. Les résumés peuvent être envoyés en français, en anglais ou en espagnol, accompagnés de cinq mots-clés au maximum et de références bibliographiques ainsi que d’une présentation sommaire de l’auteur en 10 lignes (institution de rattachement, poste, quelques publications importantes si possible).

Les résumés sont attendus au plus tard le 31 Octobre 2022 avant minuit aux adresses suivantes : colloque.international@ucac-icy.net ; stevebobongo@gmail.com
Les auteurs des textes sélectionnés recevront des réponses à la date du 31 Novembre 2022.
Les auteurs sont priés d’envoyer la version définitive de leur contribution scientifique au plus tard le 28 février 2023 aux adresses indiquées ci-dessus.

 

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