Merci à son Eminence José Cardinal Tolentino de MENDONÇA, Préfet du Dicastère pour la Culture et l’Education pour cette marque de confiance placée dans notre modeste personne. Toute notre reconnaissance à l’endroit du nouveau Nonce apostolique au Cameroun et en Guinée Equatoriale pour son implication et sa diligence remarquable.
Ma nomination comme nouveau Recteur de l’Université Catholique d’Afrique Centrale (UCAC), en la date du 14 décembre 2024, a coïncidé avec la célébration de la mémoire de Saint Jean de la Croix, un mystique espagnol totalement voué à la cause du Christ et particulièrement marqué par la spiritualité de la croix. Que devrais-je entendre par cette coïncidence ? Je ne sais pas exactement, mais cela m’a beaucoup interpellé. Et c’est au pied de cette croix douloureuse et victorieuse que je voudrais poser les fondements de ce nouveau ministère que la Sainte Eglise vient de me confier.
Vu l’enjeu de cette circonstance exceptionnelle, permettez-moi de dire toute ma gratitude à l’équipe rectorale sortante, et particulièrement à mon confrère, Rév. Père Pr Jean Bertrand SALLA qui, comme le vénéré Cardinal Newman en son temps, a eu à sa manière, « l’idée d’une Université ». Avec toute votre équipe et sous la houlette du Grand Chancelier, vous avez affronté de grands défis et vous vous êtes appliqués pour nous laisser une Université Catholique d’Afrique Centrale débout, étendue et diversifiée, et qui s’impose avec fière allure. Nous vous en sommes reconnaissants non sans ignorer que beaucoup reste encore à faire. A votre suite, nous comptons nous appliquer à notre tour pour faire avancer ce noble projet initié par le Saint Père Jean Paul II et confié à la responsabilité de l’Association des Conférences Episcopales d’Afrique Centrale (ACERAC) à laquelle nous disons infiniment merci pour cette marque de confiance.
Dans un contexte tumultueux comme celui que traverse notre monde en plein déphasage moral, il revient à l’Eglise du Christ de continuer à illuminer l’humanité par la splendeur de la vraie lumière du Verbe incarné. L’université, que le Magistère ecclésial a défini comme un instrument d’évangélisation au cœur de ce changement épocal, a la lourde mission de jouer à fond son rôle de « Laboratoire providentiel » en rendant témoignage à la vérité et en s’impliquant dans les grands chantiers de la justice sociale où s’élaborent les grandes orientations qui doivent guider l’avenir de notre humanité et sauvegarder l’équilibre du monde.
La lourde mission qui nous incombe désormais est donc d’encadrer cette jeunesse africaine, de l’instruire et de l’éduquer en participant activement à sa maturation lucide, clairvoyante et engagée. Cela m’amène à interpeler notre corps enseignant pour savoir jouer à fond son rôle de boussole devant procurer une formation intégrale à nos enfants ; car l’enjeu actuel, n’est pas simplement d’instruire, mais de former tout l’l’homme, esprit, corps et âme. C’est une tâche ardue qui exige de nous tous collaboration et engagement.
Cher peuple de Dieu venu de l’au-delà des rives du Nyong et So’o, des six pays de la sous-région d’Afrique Centrale et d’ailleurs, votre présence massive en ce lieu et en ce jour mémorable témoigne de l’intérêt que vous accordez à l’éducation (Chrétienne) de vos enfants et à l’Eglise qui en assure la responsabilité. Cela nous motive et nous galvanise malgré l’ampleur de la tâche qui nous incombe désormais.
A vous chers enseignants et chers membres du personnel, si la vie d’une université et son devenir dépendent de la qualité des hommes qui y travaillent pour parodier Karl JASPERS, il nous revient donc de prendre conscience des enjeux et des défis qui nous interpellent tous.
L’esprit de solidarité devrait nous aider à mutualiser nos forces et à conjuguer nos efforts dans l’esprit de synodalité impulsée par la Sainte Eglise. La pédagogie de la Doctrine Sociale de Eglise, enracinée dans la méthode de l’action sociale : voir, juger, agir, devrait nous aider à cultiver une bonne observation, une judicieuse analyse en vue d’action efficiente et efficace, à l’abri de la délation et de la dispersion inutile de nos énergies.
Tout en attendant l’élaboration concertée d’une feuille de route, je voudrais évoquer l’état d’esprit qui nous anime face aux grands enjeux qui nous interpellent :
- Assurer la continuité du précédent Magistère,
- Promouvoir l’assurance qualité,
- Intégrer le Club d’élite dans le ranking des grandes universités du monde,
- Implémenter les orientations du Ministère de l’Enseignement Supérieur (MINESUP) au sujet de l’étudiant-entrepreneur pour favoriser une meilleure employabilité de nos alumni,
- S’arrimer au paradigme ecclésial du pacte global pour l’éducation,
- Assurer le remboursement régulier de la dette auprès de l’AFD,
- Contribuer à l’extension de l’UCAC dans tous les six pays de l’ACERAC,
- Garantir le bien-être et la sécurité de nos employés.
Tous ces nombreux défis ne pourront être relevés sans l’appui et l’accompagnement éclairé de nos pères Evêques, membres fondateurs de l’UCAC.
Je tiens donc à dire toute ma reconnaissance au Grand Chancelier, Mgr Jean MBARGA, Archevêque métropolitain de Yaoundé qui n’a jamais rien ménagé pour promouvoir cette auguste Institution. Il est le père Providentiel que Dieu a mis au-devant de nous depuis le Grand Séminaire jusqu’à nos jours.
Infiniment merci pour ce que vous êtes pour nous, et pour tout ce que vous ferez pour nous.
Toute ma gratitude aussi au diocèse de Mbalmayo à tous ses illustres pasteurs :
- Mgr Paul ETOGA, fondateur du mythique Séminaire St Paul d’où sont sortis de nobles citoyens et de grands serviteurs de notre Eglise.
- Mgr Adalbert NDZANA qui a accueilli notre vocation et qui a su la féconder.
- Mgr Joseph-Marie NDI-OKALLA à qui Dieu a donné ce rare privilège d’être le 1er Evêque sorti de l’équipe rectorale de cette prestigieuse Université, et qu’il ne cesse d’illuminer par son intelligence théologique, sa proximité constante et son témoignage édifiant.
Un merci légitime à toute la famille venue de Mengueme, de Mbalmayo et ainsi qu’à toutes les élites qui se sont mobilisées pour cette juste cause.
Comment oublier les amis de toujours, nos chers étudiants, nos collaborateurs et tous ceux qui de près ou de loin se sont impliqués pour que s’actualise en moi la volonté de Dieu.
En unissant ma voix à celle de Marie « Theolokos » pour chanter le Magnificat, je renouvelle à tous, et à chacun d’entre vous, mes meilleurs vœux de bonheur, de prospérité et surtout de paix pour notre monde.
C’est ensemble que nous réussirons.
God Bless You all and happy New Year.
Rév. Père Pr Thomas Bienvenu TCHOUNGUI
Recteur